Une sècheresse persistante
En cette saison, le retour des pluies devrait marquer la saison des semis. Mais pour la deuxième année consécutive, les pluies ne viennent pas, ou si peu…
L’urgence ne se pose pas encore pour la vigne ; des pluies tardives ou un printemps humide feront l’affaire, mais c’est un sérieux problèmes pour les céréales. Nous avions l’habitude de semer des engrais verts entre nos rangs ; cela semble compromis, mais ce n’est rien, nous forcerons le trait sur le compost en compensation.
Si Octobre inaugure traditionnellement le second printemps du Maroc, c’est Novembre qui est le mois le plus pluvieux ici à Brachoua, et aux deux tiers du mois, nous n’avons reçu que 11mm de pluie.
Selon mes relevés personnels et les moyennes sur trente ans, j’estime le déficit sur la campagne 21/22 a 180 mm et je constate sur la campagne 22/23 d’ores et déjà un déficit de 40 mm de pluie. En revanche s’il tombait demain de la pluie en qualité et en abondance, les récoltes de paille et de grain seraient déjà en partie compromises.
Dès lors on pourrait se poser la question de la pertinence de faire du vin en terroir si aride. Si on s’en tient aux moyennes sur trente ans, cela semble compliqué. En effet la moyenne annuelle des précipitations est de 297mm ce qui est peu mais pas incompatible avec la culture de la vigne. Le problème vient surtout de sa répartition : 214 mm sont repartis sur cinq mois de novembre à mars.
Toutefois, il faut bien comprendre que Brachoua est en aval de zones de précipitations bien plus abondantes et que l’irrigation permet de stocker les eaux hivernales dans un bassin. Il faut donc être habile dans sa gestion du feuillage, de l’enherbement et bien entendu du rythme et de l’intensité de l’irrigation.
Ne nous cachons pas la réalité, c’est toujours aux limites méridionales de cultures de la vigne que le changement climatique sera le plus perceptible et le plus compliqué à gérer, et le Maroc est un bon exemple.
La production 2022/2023 de vin Marocain sera un challenge de plus relevé par les équipes des Domaines Amal.
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