C’est aujourd’hui le dénouement de toute la campagne des vendanges au Maroc. Depuis la taille de l’hiver et ses journées courtes, jusqu’aux week-end de chergui brulant où les yeux fixés sur le thermomètre, nous remettions à la providence le destin de la récolte. Chaque journée de travail nous a conduit jusqu’à ce Jeudi, vingt huitième jour de juillet, début des vendanges.
C’est un peu tôt, même pour le Maroc ; dans la logique d’un millésime qui fut précoce dès le débourrement, mais pas exceptionnel et dans l’esprit d’une année certes chaude mais dans les moyennes habituelles. Ceci étant dit, il faut avouer que ces dernières années furent chacune, dans leur style, assez malicieuse et que peu d’entre nous peuvent s’enorgueillir d’avoir enchainés des rendements satisfaisants.
Une météo dans les normes n’est donc pas pour autant synonyme d’un millésime facile à la récolte pléthorique. Des épisodes caniculaires ont amputé une partie, marginale pour nous, du rendement et ont conduit la vigne à bloquer ses processus de maturation avec pour conséquence une plus grande hétérogénéité, au moins sur chardonnay.
Mais que ce qui marquera le les vendanges au Maroc en 2022, c’est la sécheresse, qui restera dans les mémoires ; les pluies d’avril nous ont sauvés d’une catastrophe céréalière annoncée et il faudra certainement plusieurs hivers généreux pour avoir des nappes phréatiques de bonne qualité.
Aujourd’hui, ce sont donc des chardonnays, certes hétérogènes, mais d’une jolie maturité qui rentrent au rythme des coups de sécateurs. La journée est fraiche, comme si le ciel Marocain voulait, en épargnant nos équipes de saisonniers, se faire pardonner ses excès des semaines passées.